En tant que directeur, je me sens porté par une équipe solide au sein de JRS Belgium. Faire valoir les droits des personnes exclues a été une constante dans mon parcours professionnel. J’ai quelque chose contre les structures qui placent, parfois littéralement, les hommes dans des cases et les prive de leurs droits. Mon bagage et mon expérience m’aident à traiter les défis auxquels le JRS est confronté de différentes manières et perspectives. Venir au JRS m’a donné le sentiment de « rentrer à la maison ».

Je suis chargée de soutenir l’équipe du JRS, une mission très variée et diversifiée. Depuis l’encadrement des intervisions, l’organisation des supervisions, l’élaboration d’une politique de formation, jusqu’aux questions d’organisation. Je ne visite plus les centres de détention ni ne rentre chez moi.

Prendre soin des gens est pour moi comme une seconde peau. Au sein de notre équipe j’essaie d’être disponible pour chacun et, surtout, de construire une culture organisationnelle où il fait bon être et où le bien-être de chacun passe avant tout. A partir d’une organisation claire et connectée, une équipe peut être forte, prendre soin d’elle-même et ainsi aussi prendre soin des personnes détenues.

Le travail de connexion m’occupe également en dehors du travail, c’est pourquoi je me forme encore plus en communication non violente, en guidant les intervisions, le travail en cercle et d’autres méthodes. Pour me détendre, je préfère aller au grand air en famille.

Je coordonne le projet d’accompagnement à domicile Plan Together et est chargée du travail de plaidoyer en matière d’alternatives à la détention. Cela fait des années que je m’occupe de la détention, d’abord comme visiteuse et maintenant comme chargée de plaidoyer. Arriver à faire la différence dans un dossier c’est une chose, mais arriver à un niveau supérieur à changer les structures, c’est ce qui fait battre mon cœur plus fort.

En tant que chargé de plaidoyer, je travaille à mettre fin à la détention de migrants. Pour ce faire, j’établis des contacts politiques, coopère avec d’autres organisations et rédige des rapports pour mieux comprendre le système, faire ressortir la voix des détenus et sensibiliser le public. Grâce aux visiteurs et à mes visites mensuelles dans les centres, mon travail s’enracine dans la réalité du terrain.

J’ai deux rôles au sein de JRS Belgium. D’une part, je visite les familles dans les maisons de retour (les centres de détention pour familles). De l’autre, j’accompagne des familles sans-papiers dans leur recherche d’une perspective d’avenir durable dans le cadre du projet Plan Together. Dans mes deux rôles, j’essaye de prêter une oreille attentive aux gens et de donner une information indépendante aux familles qui se trouvent dans une situation stressante et précaire.

Je suis chargée de communication à JRS. J’aime écrire et raconter des histoires. Partager des histoires, c’est la langue la plus puissante pour contrer l’inhumanité. C’est la seule manière pour créer du lien entre les personnes. La seule manière pour vraiment faire comprendre pourquoi certaines personnes quittent leur pays. De temps à autre je me rends dans un centre de détention. Les mots et les visages des réfugiés détenus me collent au corps, m’inspirent et me motivent. A côté, je fais également du théâtre. Jouer, faire et écrire : c’est ce que je préfère.

Chaque mardi, je visite les personnes dans le centre de détention de Caricole qui jouxte l’aéroport. Même si juridiquement je ne peux pas leur être d’une grande aide, je tire satisfaction de cet accompagnement, de cette rencontre d’homme à homme. Leur donner de l’information sur ce qui va leur arriver, sur les raisons de leur enfermement, ce à quoi ils peuvent s’attendre, comment leur avocat peut peut-être encore faire la différence : ce sont de petites choses, mais pour ces personnes cela témoigne d’une reconnaissance de leur humanité.

Je suis accompagnatrice de familles à JRS. Je travaille avec des familles sans-papiers à des perspectives d’avenir stables. Je me laisse à chaque fois surprendre par la résilience des parents qui malgré tout les coups continuent à se battre pour leur famille. Et par l’enthousiasme des enfants ! Quand je ne travaille pas, vous pouvez me retrouver au jardin, une petite oasis de fleurs et de vert où je profite d’un peu d’effort physique.

Je coordonne le projet Change, notre programme éducationnel qui a pour but de faire réfléchir les étudiants de manière critique sur des sujets liés à la migration. Mon rôle est de promouvoir ce programme au sein d’écoles, de soutenir les enseignants qui y font recours et d’entretenir les contacts avec les migrants et les réfugiés qui viennent témoigner dans les classes.

En tant que visiteur du centre de Merksplas j’apporte une oreille et une présence attentive aux gens qui sont très isolés du monde et se retrouvent souvent aussi aliénés à eux-mêmes. Je me repose sur mon expérience en tant qu’enseignant et traducteur afin de trouver les mots dans les moments où cela ne semble pas si facile. Je retire le plus de satisfaction des conversations avec les personnes pour lesquelles je sens que cela a signifié quelque chose.

Depuis notre réseau Move je procure un soutien juridique aux visiteurs en détention. Les visiteurs peuvent m’appeler avec une question dans un dossier concret pour une formation plus générale en droit des étrangers. Lors des réunions de visiteurs de Move je rassemble tous les visiteurs du réseau afin d’échanger et de se renforcer dans le travail d’accompagnement.

Bien que je ne travaille pas directement avec des réfugiés je suis fière de travailler à JRS. Je mets à contribution mes compétences financières et administratives et soutien ainsi les équipes sur le terrain et la direction. De cette manière je participe à un projet qui me tient à cœur : venir en aide aux personnes les plus dépourvues dans un esprit de solidarité, dignité et fraternité.

Travailler sur le terrain et venir en contact direct avec les réfugiés était depuis un petit temps mon souhait. Après deux ans de noviciat et trois ans de philosophie dans ma formation jésuite, j’ai été envoyé pour deux ans sur le terrain. JRS Belgium est devenu l’endroit qui m’a permis de réaliser ce rêve. Je visite chaque semaine les personnes enfermées au centre de détention de Bruges.

Travailler pour JRS Belgium fait partie de ma mission en tant que jésuite. Cela a demandé un grand travail d’adaptation de me familiariser avec les problèmes juridiques auxquels nous sommes confrontés dans les centres de détention, mais la connaissance du dossier juridique constitue la porte d’entrée vers une relation de confiance avec le détenu et est donc essentielle pour le visiteur.

Le reste de mon temps je suis actif au sein de l’abbaye de Drongen comme coordinateur de la communauté et accompagnateur spirituel.

En tant que responsable des bénévoles, j’aime rencontrer des gens qui sont intéressés dans le travail de JRS et qui veulent contribuer au projet d’une manière différente. A côté de visiteurs en détention, nous comptons également sur des traducteurs, témoins, spécialistes et IT ou en comptabilité etc. En tant que médecin, je visite aussi les personnes en détention qui ont besoin d’un avis médical spécifique. Cela me donne une grande satisfaction car grâce à mon expertise j’arrive à construire une relation avec une personne détenue.